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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

André Barcat

5 victoires sûres (dont 1 drachens), 2 victoires probables
Palmarès détaillé »

André Jean Louis Barcat naît le 8 novembre 1896 dans le 17e arrondissement de Paris, dans une famille de la classe moyenne où son père est un petit entrepreneur de maçonnerie. Le jeune garçon qui grandit à Paris va se révéler très doué pour les études, puisqu’il obtient son baccalauréat et effectue une préparation pour entrer à l’école centrale des arts et manufactures dans le but de devenir ingénieur.

Mais la guerre est là et le jeune homme qui n’a pas encore 19 ans est mobilisé le 12 avril 1915 au 30e régiment d’artillerie. Toutefois, inscrit au concours d’entrée à Centrale, il peut effectuer les épreuves qui ont lieu du 7 au 8 mai 1915 et les réussit dans le milieu du classement. Du fait de sa réussite au concours à l’école centrale, il est immédiatement dirigé vers un peloton d’élèves officiers à l’école d’instruction de l’artillerie de Fontainebleau. Il en sort le 1er octobre 1915 avec le grade d’aspirant à titre provisoire, et est dirigé vers le 36e régiment d’artillerie de campagne, mais est également immédiatement désigné pour faire un stage d’observateur aérien. Celui-ci est effectué au centre de Dugny-le-Bourget et prend fin le 3 novembre 1915, date à laquelle il est renvoyé au dépôt d’artillerie en attente de son affectation en unité.

Toujours rattaché au 36e régiment d’artillerie, il va servir durant l’année 1916 dans plusieurs escadrilles d’observation (F 62, V 21, F 19 et F 206) pour y effectuer des missions de réglage d’artillerie. Après cette année de « stage », et après avoir suivi des cours complémentaires à l’école d’artillerie de Fontainebleau, il est nommé le 27 septembre 1916 au grade de sous-lieutenant à titre temporaire et passe à compter de cette date au 83e régiment d’artillerie.

Retournant à ses missions d’observation d’artillerie, il va se porter volontaire pour intégrer une école de pilotage, ce qui est accepté et effectif au 13 octobre 1917. Il en sort breveté et affecté le 11 février 1918 à l’escadrille SPA 155, puis passe onze jours plus tard à la SPA 153 stationnant sur le même terrain de Villeneuve-les-Vertus. Les deux escadrilles, associées avec les SPA 48 et SPA 94, forment en effet le Groupe de Combat n°18 que commande le capitaine Sabattier de Vignolles. Le GC 18 est une des composantes de la division aérienne du général Duval, une grande armada aérienne chargée d’assurer la supériorité aérienne sur tout point du front choisi par l’état-major.

Et très vite, cette force aérienne va être utilisée pour contrer les offensives aériennes que lancent les allemands au printemps de 1918, espérant remporter la victoire avant l’arrivée des troupes américaines, et engageant leurs ultimes réserves. Au sol comme en l’air la lutte va s’avérer acharnée et les pilotes de chasse français auront fort à faire. André Barcat va très vite y révéler ses talents de chasseur puisqu’il remporte sur son SPAD VII sa première victoire homologuée contre un Albatros D V le 21 mars 1918, suivi un chasseur Pfalz D III le 2 mai capturé dans les lignes françaises. Puis le 15 mai, c’est un Rumpler C qui tombe sous son tir combiné avec celui de l’as de la SPA 15 Bernard Artigau. Il abat avec un équipier un nouveau chasseur le 19 mai 1918 qui est capturé, puis, le 2 juin 1918, enflamme un Drachen qui lui est homologué comme sa 5e victoire et lui vaut une nouvelle citation à l’ordre de l’armée. Il clôt son tableau de chasse sur son SPAD VII n°3017 le 14 juin 1918 en abattant seul un Fokker D.VII, mais qui ne lui sera pas homologué.

Passé sur SPAD XIII, il vole le 16 juillet 1918 durant l’ultime offensive allemande sur Reims et il tombe sur une patrouille de plusieurs Fokker D.VII de la Jasta 19 qui fondent sur la formation française et abattent deux SPAD près de Malmy. Les sous-lieutenants André Barcat et Georges Lutzius ne rentrent pas. Le corps d’André Barcat est retrouvé par les troupes françaises et sera inhumé à la nécropole de Revigny, avant d’être ré-inhumé dans un caveau familial. Mort pour la France à 21 ans, André Barcat sera fait chevalier de la légion d’honneur à titre posthume le 16 janvier 1920.

Sources

  • Fiches mémoire des hommes
  • Etat civil
  • Journal officiel

Palmarès de André Barcat

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotesArchives allemandesHomologation
1 21-mars-18 18h08 SPA 153 SPAD VII n°3127 Albatros D Mont Cornillet Avec S/Lt Gilbert Deguingand (SPA 48)
2 02-mai-18 SPA 153 SPAD VII n°3017 Pfalz D III Boissière, vers Montdidier Avec Lt Auguste Lahoulle (SPA 154), S/Lt Ernest Louvat, Sgt Rémy Morel. Jasta 76, Ltn Moritz Weig capturé. Citation OA - JORF 1 août 1918 p.6672 "2e avion ennemi"
P1 02-mai-18 SPA 153 SPAD VII n°3017 Pfalz D III Montdidier Avec S/Lt Ernest Louvat. Jasta 79b, Ltn Fritz Edler von Braun blessé
3 15-mai-18 SPA 153 SPAD VII n°3017 Rumpler C N. Thory Avec Adj Bernard Artigau (SPA 15)
4 19-mai-18 SPA 153 SPAD VII n°3017 Chasseur Ailly (S. Moreuil) Avec MdL Arrault. Jasta 46, Ltn Aloïs Weber capturé.
5 02-juin-18 SPA 153 SPAD VII n°3017 Drachen E. Thory Avec MdL Georges Halberger Citation OA - JORF 20 août 1918 p.7339
P2 14-juin-18 SPA 153 SPAD VII n°3017 Fokker D VII St-Pierre-Aigle
Citation LO - JORF 16 jan 1920 "Tué, le 15 juillet 1918, après avoir remporté sa 5e victoire".