- Lieutenant Bernard Barny de Romanet
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 4 janvier 1916 (brevet n°2248)
- Cité dans le communiqué aux armées du 23 août 1918
- Escadrilles SPA 37, SPA 167, C 51
- Né le 28/01/1894 à Saint-Maurice-de-Satonnay (Saône-et-Loire)
- Mort le 23/09/1921 à Etampes (Essonne) (Mort dans un accident aérien.)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
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Croix de Guerre
8 palme(s)
3 étoile vermeil
Profils
Bernard Barny de Romanet
18 victoires sûres (dont 1 drachens), 3 victoires probables
Palmarès détaillé »
Bernard, Henri, Marie, Léonard Barny de Romanet naît le 28 janvier 1894 au château de St Maurice de Satonnay (Bourgogne) dans une famille d’aristocrates fortunés dont le père est un ancien officier de cavalerie devenu gestionnaire de son domaine et passionné de chevaux de courses, possédant une écurie. Le jeune garçon, qui apprend très tôt l’équitation, peut effectuer des études et obtient son baccalauréat lettres et sciences.
Une fois passé son 18e anniversaire il décide de suivre la voie de son père et s’engage dans l’armée comme simple soldat au 16e régiment de chasseurs à cheval à Beaune. Il est rapidement promu au grade de maréchal des logis quand survient la guerre. Il combat alors avec son unité dans les Vosges, puis à St Mihiel avant de finir l’année sur l’Yser. De retour à St Mihiel en janvier 1915, le 16e RCC ne sert plus que comme unité d’infanterie. Le maréchal des Logis Barny de Romanet, qui apprend à ce moment la mort de son père des suites d’une bronchite contractée dans les tranchées, souhaite échapper à ces dernières et se porte volontaire pour l’aviation où il est accepté fin septembre 1915.
Sortant des écoles de pilotage en janvier 1916, il est envoyé le mois suivant à l’escadrille C.51 qu’il ne rejoint effectivement qu’en avril et où il va combattre pendant 9 mois en pilotant un Caudron G.3, puis un G.4 bimoteur. Il obtient son passage dans la chasse au mois de février 1917 à l’escadrille N 37, une unité du GC 15 qui est engagé dans la bataille du Chemin des Dames où il va remporter sa première victoire aérienne le 3 mai 1917 aux dépends d’un avion tombé sur le plateau de Craonne. Promu au grade de sous-lieutenant, il va ensuite être engagé sur SPAD sur les opérations de la Malmaison d’ici la fin de l’année 1917, mais sans y obtenir de succès homologués. Ce n’est qu’au moment des offensives allemandes du printemps 1918, alors que la SPA 37 est intégrée dans la Division Aérienne, que son tableau de chasse va s’étoffer, atteignant le total de 10 victoires le 22 août 1918 qui lui vaut l’honneur d’être mentionné dans le communiqué aux armées du lendemain.
Promu lieutenant depuis le mois de mai, il est particulièrement bien noté par sa hiérarchie qui lui confie en août 1918 le commandement d’une nouvelle unité, la SPA 167, que l’as va monter de toutes pièces en formant les pilotes et choisissant l’insigne, une cigognes à ailes relevées, car son unité est intégrée au fameux GC 12 des cigognes rassemblant l’élite de la chasse française. Son autorité naturelle semble donner de bons résultats puisque son unité obtient une dizaine de victoires homologuées durant les derniers mois de la guerre, lui-même en obtenant 8 pour porter son score personnel à 18. Son officier adjoint, le S/Lt Guiguet, un as aux 5 victoires vétéran de la SPA 3 de Guynemer, porte un jugement nuancé sur son chef : « Il venait d’une famille noble ayant une écurie de chevaux de course dans l’Est, et avait un frère pilote. C’était un militaire d’active qui parlait très durement aux civils, ce que je n’ai jamais pu encadrer. Mais du point de vue militaire, je reconnais qu’il était très brillant. »
Il quittant la SPA 167 le 1er mars 1919 après une hospitalisation due à la grippe espagnole, il est affecté à la mission militaire en Amérique, et dès son retour quelques semaines plus tard, se trouve une situation dans le secteur privé au point de solliciter de l’armée un congé de deux ans le 5 septembre 1919. Il entre en effet comme conseiller commercial à la société Breguet et part à ce titre pour l’Espagne livrer un Breguet 14 au gouvernement de ce pays et y retourne au mois d’avril 1920 livrer un nouvel appareil au Maroc espagnol.
Mais c’est surtout en tant que pilote de course pour la société SPAD qu’il va se faire connaître du grand public, en participant à plusieurs courses de vitesse dans lesquelles il est en compétition constante avec le pilote Sadi Lecointe qui vole sur Nieuport. La presse se délecte de cette compétition d’aviateurs et rend régulièrement compte de leurs récents exploits, l’un et l’autre se ravissant mutuellement le record du monde de vitesse qui approche les 300 km/h. La compétition pendra brutalement fin le 23 septembre 1921 quand Bernard Barny de Romanet s’écrase avec son appareil sur le terrain d’Etampes, étant tué sur le coup.
Sources
Dossier individuel cote 5YE 138,888 - Service historique de la défense, Vincennes.