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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

 

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Ce site présente des courtes biographies des as de l’aviation militaire française de la première guerre mondiale, c’est à dire les pilotes et mitrailleurs ayant obtenu au moins 5 victoires aériennes homologuées par les autorités et mentionnées dans le Journal Officiel. 175 pilotes et mitrailleurs de nationalité française ont pu prétendre à ce titre, ainsi que 9 pilotes étrangers ayant combattu dans les escadrilles françaises, soit au total 184 as.

Le terme d’as de l’aviation n’a rien d’officiel et n’apparaît dans aucun document militaire de l’époque. Il est issu d’une expression populaire désignant les plus grands sportifs. La presse emboite le pas et la première mention du terme dans un article vient de la plume de Georges Prade (1875-1920), journaliste sportif et ancien rédacteur en chef du journal « Les Sports » de 1904 à 1909. Le 13 avril 1916 dans le quotidien « Le Journal », il consacre un article au pilote Jean Navarre, alors meilleur pilote de chasse de l’aviation française. Son article ne fait que retranscrire les propos entendus dans le monde des pilotes au sujet de l’intéressé : « Celui-là, c’est l’as ». Autre journaliste sportif, Jacques Mortane (Jacques Romatet pour l’état-civil) va se spécialiser dans les as de l’aviation en écrivant plusieurs articles dans divers titres de presse et créer une revue dédiée, « La guerre aérienne illustrée ».

La décision d’honorer les meilleurs pilotes de chasse vient du Grand Quartier Général (GQG) et très probablement du chef du service aéronautique de l’époque, le commandant Joseph Barès. Outre le fait de voir leurs victoires signalées dans des citations individuelles, les as vont voir leur nom signalé dans le communiqué quotidien édité par les forces armées. Le 6 février 1916, le texte suivant est publié : « Ce matin, vers onze heures trente, le sergent pilote Guynemer a livré combat à un avion ennemi dans la région de Frise et l’a abattu, en flammes, entre Assevillers et Herbécourt. C’est le cinquième appareil ennemi abattu par le sergent Guynemer ». Le 27 février suivant, c’est au tour de Jean Navarre d’être distingué de la sorte, puis Charles Nungesser le 21 avril, suivi de 70 autres. Car seulement 73 des 184 as français et étrangers vont en fait bénéficier de l’honneur : au début de l’été 1917, le GQG a relevé le seuil pour y figurer au communiqué à 10 victoires aériennes. 106 as ayant obtenu entre 5 et 9 victoires après cette période ne seront par conséquent pas distingués de la sorte, ainsi que 5 autres ayant atteint ce seuil à quelques semaines du couperet de l’armistice où le communiqué cesse d’être publié.

Le fait de voir son nom mentionné dans le communiqué suffit à assurer à son bénéficiaire une immense célébrité, démultipliée par l’action de la presse. Soumise à la censure militaire, celle-ci n’a comme source d’information pour écrire ses articles que ce seul communiqué qui est en général peu loquace et informe d’échanges d’artillerie sur telle ou telle partie du front. Les journalistes s’emparent alors avec enthousiasme des aviateurs qui leur sont ainsi présentés et qui sont pratiquement les seuls combattants à bénéficier de cet honneur. Des articles leur sont consacrés à la une des quotidiens, avec parfois leur photo ce qui constitue un privilège réservé aux hommes politiques où aux artistes les plus en vue. Ceci donne aux intéressés une immense célébrité, un abondant courrier d’admirateurs (et admiratrices…) et nombre de gratifications, et même pour les plus titrés d’entre eux un train de vie de « Rock-Star » durant la guerre.