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Gilbert Deguingand
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cocarde française

As 14 - 18

Les as français de la Grande Guerre

Décorations

Profils

Gilbert Deguingand

8 victoires sûres (dont 2 drachens), 7 victoires probables
Palmarès détaillé »

Marie, Gilbert Deguingand naît le 24 juillet 1891 dans la commune de Viroflay, en Seine-et-Oise (actuellement, Yvelines). Contrairement à ce que pourront laisser penser les articles écrits dans la presse de l’époque, son patronyme souvent mal orthographié « De Guingand » n’a rien d’aristocratique. Il est issu d’une famille assez aisée dont le père est artiste peintre et, fait plutôt rare pour l’époque, vit en concubinage avec sa mère. Le jeune homme fréquente le lycée Hoche de Versailles près du domicile de ses parents et se passionne pour l’aviation mais aussi pour la peinture. Exercant le métier de peintre-décorateur, il doit partir au mois d’octobre 1912 effectuer son service militaire et se retrouve incorporé comme simple soldat au 5e régiment d’infanterie coloniale de Cherbourg, avant d’être muté au 21e régiment d’infanterie coloniale à Ivry.

Il s’y trouve toujours quand éclate la guerre et le soldat Deguingand va combattre sur la frontière belge puis, alors promu au grade de caporal, va participer à la bataille de la Marne. Une bronchite le tient éloigné du front d’octobre à décembre 1914. Reprenant sa place en ligne où il fait fonction de mitrailleur, il subit une blessure au genou en mai 1915 qui empire en hydarthrose et le fait déclarer inapte au combat d’infanterie. Volontaire pour l’aviation, il intègre les écoles de pilotage en juillet 1915 et en sort breveté en février 1916 mais va connaître une longue attente au Groupement des Divisions d’Entrainement. Il n’est affecté en unité que le 7 juillet 1916 à l’escadrille C.34 sur Caudron G.4, qui stationne sur le front des Vosges près de Belfort.

Il y effectue ses premières missions de reconnaissance dans un front plutôt calme mais participe aussi à des missions d’escorte des bombardiers français du groupe Happe. Dès la fin du mois de juillet son unité est réaffectée en Champagne où le caporal Deguingand va multiplier les vols sur son Caudron G.4 décoré d’une ancre navale et baptisé « Le Marsouin » en souvenir de son temps dans la coloniale. Promu sergent en septembre 1916 et obtenant une citation pour avoir glorieusement survécu à l’assaut d’un chasseur allemand, il est muté à sa demande dans la chasse au mois de mars 1917 au GC 11, d’abord à l’escadrille N 15, puis à la N 88 avant de se fixer à la N 48 dite escadrille des coqs. Dirigée par le capitaine Matton, c’est une unité d’élite très soudée comprenant plusieurs as qui vont bien prendre en mains le jeune chasseur qui va vite faire ses preuves. Engagé dans les combats du Chemin des Dames, il revendique 2 victoires en mai qui ne lui seront pas homologuées, son premier succès officiel datant du 26 juin 1917. Promu adjudant, son score va atteindre 4 pièces lors de la bataille des Flandres, où il est blessé à l’épaule en combat aérien le 21 septembre.

Début 1918, la SPA 48 est rattachée au GC 18 et intégré à la Division Aérienne au même moment où Deguingand effectue un stage de tir à l’école de Cazaux. Un stage qui lui sera profitable puisqu’il va multiplier les victoires lors des offensives de printemps, portant son compteur à 8 succès officiels le 7 juin 1918. Mais le 11 du mois sa chance l’abandonne quand un obus pulvérise la queue de son appareil : il parvient tout juste à en garder le contrôle pour s’écraser dans le no-man’s-land et revenir en rampant dans les lignes françaises, mais en étant blessé par des émanations de gaz de combat. Revenu le 19 juillet à son unité, il reprend ses vols mais ne verra pas la fin de la guerre puisqu’il se tue accidentellement au décollage le 22 octobre 1918, dans des circonstances qui n’ont rien de glorieuses comme le rapporte son camarade d’escadrille Jacques Roques : « Il se tua bêtement au décollage en 1918 – hélas pour épater les pilotes de l’escadrille où il s’était rendu. » Décollant en chandelle, il est parti dans une vrille suite à un raté de son moteur et s’est écrasé au sol.

Inhumé au cimetière St-Louis de Versailles, il sera honoré en 1930 par la ville de Paris qui inaugurera dans le 15e arrondissement un square « Gilbert De Guingand », ne respectant pas l’orthographe de son patronyme. L’explication en viendrait peut-être d’un membre de sa famille, Octave-Pierre Deguingand, acteur parisien vedette du cinéma muet alors au summum de sa célébrité dans les années 1920 sous le nom de Pierre De Guingand, qui aurait tenu à lui rendre hommage.

Sources

  • Registre matricule Archives départementales des Yvelines (Versailles, classe 1911, mat. 3506)

Palmarès de Gilbert Deguingand

DateHeureEscadrilleAvion pilotéRevendiquéLieuNotes
P1 04-mai-17 N 48 Albatros Juvincourt
P2 23-mai-17 N 48 Albatros Avec Cne Georges Matton
1 26-juin-17 20h15 N 48 Albatros D Berry-au-Bac Avec Sgt Maurice Renauld
2 18-août-17 N 48 Albatros D Foret d’Houthulst Avec Lt Armand de Turenne
3 26-août-17 N 48 Albatros D.III N. Dixmude Avec Adj René Montrion
P3 24-oct.-17 N 48 Biplace
4 15-déc.-17 N 48 Biplace Nauroy / Prosnes Avec Cne Sabattier de Vignolle, Adj M. Renauld, S/Lt Robert Delannoy (SPA 80) - FA 206, équipage tué.
P4 29-déc.-17 N 48 Biplace Sault St Rémy / Roizy
5 21-mars-18 18h08 SPA 48 Albatros Rilly-la-montagne Avec S/Lt André Barcat
6 31-mai-18 SPA 48 Fokker Dr.I S. Soissons Jasta 9, Ltn Edouard Stratmann prisonnier à Villers-Cotterêts
7 06-juin-18 SPA 48 Drachen Catigny Avec Adj René Montrion
8 07-juin-18 SPA 48 Drachen Vezaponin Avec Adj René Montrion, Adj Edmond Caillaux
P5 11-juin-18 SPA 48 Biplace Neuville-sur-Ressons Avec Adj Jacques Roques
P6 21-juil.-18 SPA 48 Avion Avec Lt Gilbert Sardier
P7 22-juil.-18 SPA 48 Fokker Dr.I Avec Adj Emile Binoche