- Lieutenant Louis Coudouret
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 1er juin 1915 (brevet n°1020)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles N 581, SPA 103, N 102, N 57
- Né le 31/05/1896 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
- Mort le 7/07/1929 à Saint-Angeau (Charente) (Mort dans un accident d'avion)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
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Croix de Guerre
5 palme(s)
2 étoile vermeil
1 étoile(s) de bronze
Profils
Louis Coudouret
6 victoires sûres, 2 victoires probables
Palmarès détaillé »
Louis, Fernand Coudouret voir le jour à Marseille le 31 mai 1886 dans une famille d’artisans vivant près du Vieux Port, dont le père est tapissier et la mère giletière. Cette famille va quitter Marseille pour s’installer à Lunel, près de Montpellier, où le jeune garçon se montre plutôt doué à l’école et peut fréquenter le collège de Lunel. Il se destine alors à préparer le concours de l’école des Arts et Métiers quand survient la guerre, alors qu’il vient de fêter ses 18 ans et n’a pas effectué son service militaire.
Il abandonne alors ses études et décide de devancer son appel en s’engageant volontairement le 15 décembre 1914 à la Mairie de Marseille, qui lui permet de choisir son affectation au 2e régiment d’aviation avec l’ambition de devenir pilote. D’abord instruit comme mécanicien, il peut gagner les écoles de pilotages d’où il sort breveté avec le grade de caporal et affecté à l’escadrille VB 102 à Nancy-Malzéville, qu’il rejoint le 17 juillet 1915.
Il va ainsi réaliser plusieurs raids de bombardement sur des objectifs situés en Allemagne comme les raffineries de Pechlbronn ou les villes de Sarrebruck, Dilingen et Bensdorf. Promu au grade de sergent en octobre 1915, Louis Coudouret demande et obtient sa mutation dans la chasse à la fin du mois d’avril 1916 où il passe à l’escadrille N 57 qui se bat dans la bataille de Verdun.
Quelques jours à peine après son arrivée, le 4 mai 1916, il démontre ses qualités de chasseurs en abattant aux commandes de son Nieuport un LVG C à Hermeville-en-Woëvre, qui lui vaut sa promotion au grade d’adjudant. Il va brièvement être muté à l’escadrille N 112 avant de rejoindre le 24 août 1916 sa première escadrille, la N 102, transformée en unité de chasse et qui se fixe dans l’Oise. C’est sur ce secteur qu’il obtiendra sa seconde victoire le 22 octobre 1916, pendant la bataille de la Somme, en descendant aux commandes de son Nieuport un Albatros C. Pilote de chasse expérimenté, il pilote un des premiers SPAD reçus par son escadrille au mois de novembre 1916.
Le 1er février 1917 il va être affecté à la mission militaire de Russie en étant promu au grade de sous-lieutenant, au terme d’un long voyage via le port de Murmansk et une traversée du pays en train vers la ville de Kiev. La Russie est déjà miné par des troubles révolutionnaires avec l’abdication du Tsar le 15 mars 1917 et la prise du pouvoir par le gouvernement provisoire de Kerenski qui tient difficilement les rennes du pays. Les troupes russes au front sont gagnées par la démoralisation et l’indiscipline, comme s’en rend compte Coudouret lors de son arrivée à Keiv le 23 avril 1917.
Ce n’est que le 15 juin 1917 que les pilotes français reçoivent leur matériel et peuvent constituer deux escadrilles, la 582 sur Sopwith pour le réglage d’artillerie, et la 581 de chasse sur SPAD à laquelle va être affectée Coudouret. Il ne peut que constater la débandade des troupes russes lors de la dernière offensive organisée sur ce front, en Ukraine, et qui permet aux Allemands et Autrichiens d’avancer sensiblement vers d’est. Au cours des derniers affrontements, aux commandes d’un SPAD VII, il va parvenir à remporter 3 victoires aériennes confirmées les 8 octobre, 23 novembre et 1er décembre 1917, peu avant que le cessez-le-feu décrété par le nouveau gouvernement bolchevique n’entre en application.
Comme tous les pilotes français présents en Russie, il doit quitter le pays ce qu’il parviendra à faire au terme de bien des aventures via le port de Murmansk. Il est de retour en France au 1er avril 1918 et profite de quelques jours de permissions pour livrer son récit de Russie au journaliste Jacques Mortane qui le publie dans sa revue. Le 11 mai 1918, il est de retour au front à l’escadrille SPA 103, l’unité où sert l’as des as René Fonck. Participant à tous les combats de l’unité jusqu’à l’armistice, il y remporte une 6e et dernière victoire homologuée le 2 juin 1918.
Après la fin des combats, Louis Coudouret, militaire d’active, va rester dans son escadrille qui stationne en Allemagne dans la zone d’occupation des troupes françaises. Promu au grade de lieutenant le 25 décembre 1918, il va quitter son unité le 14 avril 1919 et partir pour l’étranger, rejoignant la mission militaire française au Pérou. Disposant de stocks pléthoriques, l’aviation française tente de vendre ses appareils à l’étranger et les missions militaires de ce genre se multiplient, particulièrement en Amérique du Sud. De retour du Pérou à l’été 1921 où il s’est marié l’année précédente, Louis Coudouret poursuit une carrière d’officier d’active au 1er régiment d’aviation de Thionville, et envisage l’année suivante une reconversion en suivant un stage à l’école normale de gymnastique jusqu’en avril 1922. Il est ensuite muté le 8 juillet 1922 au 34e régiment d’aviation du Bourget où il restera cinq années, avant d’être promu au grade de capitaine le 22 juin 1927 et muté au 38e régiment d’aviation mixte de Thionville où il va servir dans le groupe de chasse sur Nieuport 29.
La vie de garnison dans une escadrille ne semble cependant pas lui convenir, alors que nombre d’aviateurs font la une des journaux pour leurs raids aériens en reliant les continents, au premier chef Charles Lindbergh réussissant le premier New-York / Paris le 21 mai 1927. L’Atlantique reste invaincu dans le sens Paris / New-York et le ministère de l’air offre, pour des raisons de prestige, une substantielle prime à l’aviateur français qui en réussira la traversée… Louis Coudouret décide de se lancer et en 1928 obtient un congé sans solde de l’armée pour se mettre au service du Comte Louis de Mailly-Nesle, lequel a acheté un appareil de record, un monoplan à aile haute Bernard 191 « Grand Raid » à moteur Hispano-Suiza, avec lequel ce dernier ambitionne de traverser l’Atlantique en tant que navigateur. Coudouret sera le pilote de l’appareil, entièrement peint en rouge, décoré de la célèbre cigogne et baptisé « France ». Louis de Mailly-Nesle renoncera finalement à participer au vol, cédant sa place à un navigateur chevronné issu de l’aviation militaire, le capitaine Louis Mailloux.
Les deux aviateurs réalisent des essais sur leur appareil à compter du mois d’avril 1928. Mais une mauvaise nouvelle vient compromettre leur projet : le 14 septembre 1928, les pouvoirs publics, devant le grand nombre d’accidents mortels chez les aviateurs tentant les traversées, décident d’interdire les raids transatlantiques. Coudouret et Mailloux décident alors de forcer le destin et se rendent à Séville le 3 juin 1929, d’où ils comptent s’envoler vers les Etats-Unis. Mais le gouvernement français s’en mêle, et supprime la permission de Mailloux qui doit rejoindre Paris. Il fait également pression sur le gouvernement espagnol qui interdit le décollage. La mort dans l’âme, Coudouret s’incline et revient en France aux commandes de son appareil qui doit embarquer deux militaires espagnols, Celestino de la Cruz et Francisco Durban, qui doivent s’assurer du retour effectif de l’avion.
Le France décolle de Séville le 7 juillet 1929 à 8h05 et traverse les Pyrénées à une altitude de 2500 à 3000 mètres. Arrivant sur la région de Bordeaux noyée par les nuages, Coudouret descend à 500 mètres pour tenter de se repérer. Une panne de moteur le contrait à atterrir dans un champ sur la commune de Saint-Amant de Bonnieure, à une trentaine de kilomètres au nord-est d’Angoulême, où son appareil capote. Si les deux passagers s’en tirent avec quelques contusions, Coudouret subit un violent traumatisme crânien et va expirer quelques heures plus tard à l’hôpital d’Angoulême où il est transporté.
Sources
- Registre matricule Archives départementales de l’Hérault - Montpellier - Classe 1916 n°1264.