- Capitaine Georges Pelletier-Doisy
Nationalité française
- Breveté pilote militaire le 19 juin 1913 (brevet n°294)
- Cité dans le communiqué aux armées du 0000
- Escadrilles MS 12, N 69, HF 19.
- Né le 9/03/1892 à Auch (Gers)
- Mort le 10/05/1953 à Marrakech (Maroc) (Mort naturelle.)
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Médaille Militaire
-
Croix de Guerre
4 palme(s)
1 étoile vermeil
Profils
Georges Pelletier-Doisy
Pivolo
5 victoires sûres, 2 victoires probables
Palmarès détaillé »
Georges, Edme, Charles Marie Pelletier-Doisy naît le 9 mars 1892 à Auch (Gers), dans une famille de tradition militaire où son père est officier de cavalerie tout comme l’était son grand-père. Le jeune garçon grandit en Gascogne et suit la tradition familiale à l’âge adulte en s’engageant à 18 ans au 3e régiment de Dragons basé à Nantes au mois de mai 1910, où il est promu au grade de brigadier cinq mois plus tard. Après deux années de vie de garnison et de manœuvres sans éclat particulier, son destin bascule quand il répond à une demande de volontaires pour la nouvelle aéronautique militaire au mois d’octobre 1912.
Après un passage en école de pilotage, il obtient son brevet de pilote militaire en juin 1913 et est affecté le mois suivant à l’escadrille HF 19 sur biplan Henry Farman. Ses camarades d’escadrille le surnomment « Pivolo » pour sa ressemblance frappante avec un personnage d’une publication humoristique illustrée de l’époque intitulée « Les aventures amoureuses de Pivolo sapeur aviateur » Ressemblance si frappante qu’elle n’est probablement pas si fortuite…
Toujours à l’escadrille HF 19 quand éclate la guerre, « Pivolo », alors promu au grade de maréchal des logis, va accomplir plusieurs missions de reconnaissance à partir du terrain de Toul et suivre le destin de son escadrille dans les premiers mois du conflit. Ayant une réputation de pilote impétueux, son destin bascule au mois de février 1915 quand il est recruté par le commandant Tricornot de Rose, qui monte sur le terrain de Muizon (près de Reims) une escadrille de chasse expérimentale, la MS 12, équipée de Morane Parasols. Cet appareil est l’avion le plus rapide du moment : le pilote a pour mission d’approcher les avions allemands grâce à sa vitesse et se mettre suffisamment près pour permettre à son observateur, armé d’une carabine, de faire feu en visant le pilote ou le réservoir. La première victoire de l’escadrille ne tarde pas à être remportée par un Morane piloté par le futur as Jean Navarre ; d’autres suivent et Pivolo ouvre son tableau de chasse le 2 avril 1915 en permettant à son observateur, le S/Lt René Chambe, de contraindre à se poser dans les lignes françaises un biplace ennemi où son équipage est capturé.
Décoré de la légion d’honneur et promu au grade de sous-lieutenant, Georges Pelletier-Doisy passe sur chasseur Nieuport à la fin de l’année 1915 et va être muté à l’escadrille N 69 au début de la bataille de Verdun le 28 février 1916. Baptisant son appareil « Pilou-Pilou » comme il le fera pour toutes ses montures ultérieures par ailleurs souvent décorées d’un chat et d’une lune, il va y remporter trois victoires officielles en mai et juin 1916, combattant souvent en compagnie de son ami Jean Navarre affecté à la N 67.
La N 69 migre ensuite sur la Somme, puis sur la Marne au mois de mars 1917 en prévision de l’attaque du Chemin des Dames. C’est à cette occasion qu’il remporte sa 5e et dernière victoire homologuée le 11 mai 1917. Ce succès lui aurait valu l’honneur de voir son nom figurer au communiqué aux armées, mais l’état-major décide à ce moment précis de réserver ce privilège aux pilotes ayant obtenu 10 victoires à leur tableau de chasse.
Promu au grade de lieutenant, il suit encore son escadrille sur le front italien en décembre 1917 mais, après plus de trois années au front, est maintenant très fatigué et doit être envoyé au repos en étant rappelé en France le 30 décembre 1917. Il ne reprendra le service qu’au mois de mars 1918 en tant qu’adjoint technique à l’état-major du GC 16, ne volant que rarement. Il finit la guerre à la SPA 69 qu’il a rejoint le 23 octobre 1918, peu avant la fin des combats.
Militaire d’active, le lieutenant Georges Pelletier-Doisy quitte son unité le mars 1919 pour être affecté à la mission militaire française de Turquie où il va réaliser plusieurs vols exploratoires de liaison entre Constantinople et Bucarest sur un Farman F-50 bimoteur.
Il va quitter l’armée le 1er décembre 1920 pour un an de congé sans solde où il gagne sa vie en tant que pilote civil. De retour dans l’armée qui l’affecte à l’aviation de Tunisie en 1922, il se distingue en réalisant plusieurs raids vers la métropole à bord d’un Breguet 14. Marié et père d’une petite Jacqueline, il est maintenant un pilote de raid réputé dont parlent les journaux. C’est toutefois le raid Paris-Tokyo qu’il réalise par étapes sur un des premiers Breguet 19 militaires du 24 avril au 9 juin 1924, qui le fait entrer dans l’histoire et lui vaut la une des journaux nationaux – il termine son périple sur un Breguet 14 prêté par l’armée chinoise car il a brisé son Breguet 19 baptisé « Jacqueline » en se posant à Shanghai.
Promu au grade de capitaine, il va se distinguer en réalisant de nouveaux raids de 1925 à 1927, puis va participer à des opérations militaires contre des rebelles au Maroc de 1928 à 1931. Promu au grade de commandant, il est à la disposition du ministre de l’air jusqu’en 1933 et poursuit sa carrière dans divers postes de commandement de l’armée de l’air en Afrique, participant notamment à la croisière noire du général Vuillemin sur Potez 25 de novembre 1933 à janvier 1934.
Commandant de l’aviation d’AOF à Dakar avec le grade de colonel en 1939, il réalise des patrouilles anti U-Boot au large des côtes à bord de Potez 25 durant la campagne de 39-40 jusqu’à ce qu’il apprenne la nouvelle de l’armistice. Très fidèle au maréchal Pétain, son intervention personnelle sera déterminante pour éviter le ralliement de la base aérienne de Dakar aux gaullistes durant la tentative de débarquement anglo-gaulliste du 23 septembre 1940. Durant l’affaire de Syrie en mai et juin 1941, il est nommé chef du groupement de transport n°15 qui ira ravitailler les troupes vichystes de Syrie à partir de l’Afrique du Nord, sur Farman quadrimoteurs et Potez 650, évacuant également des cadres après la défaite.
Resté à la tête de son groupement de transport après le ralliement de l’Afrique du Nord aux alliés, il quitte son commandement le 16 mai 1943 pour divers postes administratifs dans l’armée de l’air, dont inspecteur de l’arme du bombardement le 19 avril 1944. Nommé général de brigade le 1er mai 1945, il est mis en congé du personnel naviguant et prend sa retraite de l’armée de l’air en 1947. Il va alors se trouver une situation dans le civil en travaillant pour le compte d’une exploitation forestière au Gabon, inspectant les sites de la compagnie à bord d’un petit hydravion Seabee qu’il pose sur les lagunes. Passant ses étés dans sa propriété familiale en France et les hivers au Maroc, il s’éteint, à l’âge de 66 ans le 15 mai 1953 dans la ville de Marrakech.
Sources
- Dossier individuel SHD n° 1P 29 273/1